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Raymond Burki et son oeuvre

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Ambassadeur éternel de tous les timides​

Dites Burki, dans le canton de Vaud, autour de vous, comme ça, pour voir. La réponse est toujours la même : « Ah Burki, il nous manque ! » Oui, Burki nous manque, il avait une façon à lui de dessiner et d’interpréter l’actualité qui la rendait moins dure, plus respirable, drôle bien sûr.

Ceux qui ont longuement fait la file dans les librairies pour lui demander de dédicacer un de ses livres le savent : il avait une façon à lui de rester proche des gens d’ici, parce qu’il était d’ici et qu’il ne l’oubliait jamais. Ses dédicaces n’étaient pas des dédicaces, elles étaient des tableaux inspirés de la vie des inconnus qu’il avait en face de lui. Il était aimé, populaire, respecté, admiré.

Il fallait le voir, cet artiste fraternel, dans son bureau du journal 24 heures, pour lequel il a réalisé, jour après jour, plus de huit mille dessins. Il arrivait vers 14h, il enlevait sa veste – mais jamais sa casquette posée sur ses cheveux en buisson – il branchait la radio, il allait se chercher un café à la machine, il revenait dans son bureau, il allumait son ordinateur et une clope, et c’était parti.

De rien, il allait faire quelque chose de magnifique. Dans sa tête, les idées naissaient les unes après les autres, il en gardait, en rejetait, habité par l’angoisse et le plaisir, le stress et la jouissance de ces moments de création dont il sortait toujours vainqueur.

Le Burki du lendemain était une sorte de cadeau fait chaque jour aux lecteurs qui commençaient leur journal par la découverte de sa fresque dont les mille détails épatants et malicieux suscitaient sourires et rires en cascade.

Burki nous manque, oui, depuis la fin de l’année 2016, mais il est bien présent dans les cœurs et les mémoires, et c’est un bonheur de savoir que l’œuvre de ce génie de chez nous va être rassemblée, protégée et mise en valeur à travers des expositions et des actions de médiation culturelle. Raymond Burki en serait heureux.

Il ouvrirait grands ses yeux couleur de mer pour s’étonner de ce qu’on dit de lui, de l’attention qui est portée à ses trouvailles qui ne fanent pas mais racontent encore et encore le monde d’hier, d’avant-hier, et donc celui d’aujourd’hui et de demain, avec une lucidité et une perspicacité admirable.

Il ferait semblant d’être gêné par les honneurs, mais il en serait ravi. «Je n’ai jamais été drôle, jamais le boute-en-train de service, depuis tout petit, depuis l’école, disait Burki, mais l’humour vient quand tu dessines, quand tu caricatures un copain de classe dont tu accentues les traits. Pour un grand timide comme moi, le dessin a permis d’exprimer tout ce que je ne peux dire par la parole.»

Ne parlons plus de Burki au passé. Il est là, ambassadeur éternel de tous les timides qu’il encourage à laisser parler leur talent, ami de tous les Vaudois qui gardent chez eux un bout de journal, un livre, un dessin dédicacé, et tendre rassembleur du peuple grâce à son arme bienfaisante et irrésistible, l’humour.

Philippe Dubath

Bio Express de Raymond Burki

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